Co-construction et pluridisciplinarité

Si la Fondation soutient et accompagne, elle ne constitue pas un but en soi. Forte d’une équipe pluridisciplinaire (sociale, infirmière, socioprofessionnelle et administrative), elle emmène les bénéficiaires vers une nouvelle estime de soi et la co-construction d’un projet de vie.

La Fondation Chez Paou est organisée par secteurs afin de proposer des prestations différenciées et de répondre à la singularité des besoins des bénéficiaires. Son organisation se définit par une approche à seuil adapté.

Réactivité et souplesse d’intervention

Elle se distingue par une volonté de prendre la personne «là où elle en est» et d’ajuster son accompagnement à la situation de chacun. Cette approche implique d’adapter le seuil d’exigences aux compétences des personnes. Elle nécessite aussi une grande réactivité et souplesse dans l’intervention. Cette dernière se focalise principalement sur la réduction des risques sociaux, sanitaires et l’impact sur la communauté. Elle induit une grande rigueur et un degré de collaboration élevé à l’interne comme à l’externe de la Fondation, en particulier avec les partenaires sociaux, médicaux et judiciaires.
Développée à l’origine dans le domaine des addictions, cette approche s’étend à toute personne qui ne peut, à ce stade, s’inscrire dans un projet de soins, de traitement ou de réinsertion.

Accompagnement social, médico-thérapeutique et administratif

Chez Paou s’appuie sur des équipes pluridisciplinaires, spécialisées dans le domaine des addictions, de la santé psychique, physique et communautaire. Les différents secteurs se composent d’intervenants sociaux, de personnel infirmier spécialisé en addictions, en santé mentale et communautaire, de veilleurs et de maîtres socioprofessionnels (MSP). La complexité des situations des personnes impose également une équipe administrative hautement qualifiée.

Notre approche s’articule autour de trois axes:

1. Etablir le lien

Le parcours des personnes, parfois chaotique, les a conduites à vivre des situations d’exclusion. Leurs expériences de vie et/ou institutionnelles sont jalonnées de confrontations répétées à leurs déficits ou leurs échecs, notamment lors de situations d’exclusions multiples. L’estime de soi s’est avérée souvent ébranlée et peut générer des réactions de prudence face à l’aide proposée. Le premier contact avec la Fondation représente à lui seul un important rappel de la souffrance existante. Cette première étape indique ainsi le temps d’un apprivoisement mutuel qui détermine notamment la qualité de la relation nécessaire pour le cheminement à venir.

2. Miser sur la coopération

Quelle que soit la nature des difficultés rencontrées, les bénéficiaires des prestations de la Fondation sont considérés comme des partenaires à part entière. Les personnes sont accompagnées dans l’élaboration de leur projet sur les principes de la coopération et de la co-construction. A ce titre, les bénéficiaires sont auteurs et acteurs de leur projet. Ce dernier peut se modifier au cours du temps, évoluer selon leur cheminement et les perspectives nouvelles qui s’offrent à eux.
La Fondation privilégie ainsi la construction de solutions basées sur les compétences des personnes dans une perspective valorisante, de renforcement des potentialités et donc de la confiance en soi. Les collaborateurs font appel à ces ressources pour la gestion du quotidien et la recherche de solutions.

3. Entretenir les liens sociaux et en tisser de nouveaux

Les mécanismes d’exclusion induisent très souvent un isolement de la personne ou, au contraire, l’appartenance à des réseaux la renforçant dans un système marginalisé. Afin d’enrayer la répétition des cycles d’exclusion, il est essentiel que la personne puisse se sentir appartenir à un réseau social et professionnel adapté. Lorsque la situation le permet, la collaboration avec les familles et l’entourage vise à restaurer ou renégocier les relations.
La construction du projet s’appuie donc également sur les ressources du réseau familial, social et médical existant. Le défi de l’accompagnement sera aussi de soutenir les personnes afin qu’elles tissent de nouveaux liens et se constituent un réseau d’appartenance au-delà de la dimension institutionnelle ou pluridisciplinaire. Le réseau de professionnels dont nous faisons partie s’inscrit comme une mesure de soutien et non comme un substitut aux relations familiales et sociales.